TEMPUS FUGIT…
De quelle aurore
Attendons-nous le premier soleil
De quelle sombre nuit
Notre dernier sommeil
Le temps lisse
Court le long de ses broches d’or
Tel le fil de laine de lin de soie
Ou encore
Le souffle du vent de l’air
…
Pour une ouverture à la réflexion créative
TEMPUS FUGIT…
De quelle aurore
Attendons-nous le premier soleil
De quelle sombre nuit
Notre dernier sommeil
Le temps lisse
Court le long de ses broches d’or
Tel le fil de laine de lin de soie
Ou encore
Le souffle du vent de l’air
…
Tel Apophis
Comme un petit chat Bastet
Que doucement l’on caresse
Et qui ronronne
Et doucement s’étire
Et se redresse
L’œil brillant
D’une goutte de lumière
Là
Entre le repli de l’œil
Qui se ferme
Puis s’ouvre
À de nouvelles
Ivresses
…
Les GISANTS
Grandes figures allongées
Gisants de temps et de pierre sculptés
Hauts lignages aux textes de l’Histoire accolés
Recez dithyrambiques de sable plains
Fascés contrefascés sous les voûtes gothiques
Leur œil crépusculaire
Qui dans son orbite
A pour toujours basculé
Aux profondes cryptes de leur crâne
Repose involuté
HÉRACLÈS ARCHER
Tu moules Bourdelle
La vie dans le bronze
Comme l’instant
Dans l’éternité
Ton Adam
D’avant la faute
Encore à la terre
Comme à son trône rivé
S’éveille nubile
Et sent
Entre ses cuisses fertiles
Germer l’Humanité
Ton Héraclès archer tu le crées
Par la voussure d’un dos
Imitant celle d’une carène
Plongeant et redressant
La tension extrême
De son arc sur les eaux
…
HOMÉRIQUE
Déliez les Aubes chevelues
De leur bandeau de noirs sommeils
Et laissez
Laissez leurs chevilles nues
Dorer le sable des grèves
D’une fraîche et claire empreinte de soleil
…
VESPÉRAL
Et le sourire de la sainte
Au doux cœur de la rose s’étiole
En lavis d’ombre et de lumière
Accroché pour un temps encore
A la chair de la pierre
…
HUMANISTES
Et si les hommes avaient créé le mythe pour se consoler de n’être pas des dieux
HOMÉRIQUE
VESPÉRAL
HÉRACLÈS ARCHER
LES GISANTS
MYTHIQUE
TEMPUS FUGIT…
…VELUT UMBRA
…
SANS TITRE
D’après une peinture assemblage
d’Yves Paré, décembre 1987
J’ai découpé
Le bleu du ciel
Et ses lavis
En bandes tressées
Sur nos têtes
Entre le treillis
Du temps qui passe
Puis s’arrête
Pour repasser
En dents de scie
Dans l’espace
Ainsi construit
…
BASTIA
J’ai perçu ton regard distant
Derrière les volets peints
De tes façades ravinées
Je t’ai sentie langoureuse
Tout doucement tanguer
Ton flanc lové à la courbe de ta baie
Comme une barque depuis longtemps accostée
Je t’ai vue secrète circuler…
RÉVERSIBILITÉ
Au bout de leur longue tige flexible
Le muet balancement de peltes
Lents et verts des nymphéas
Sourd
Du sombre fond des eaux
Toute la clarté du ciel
Sous le canot
Et la montagne et les hauts feuillus
Coulent
Semés de fleurs nacrées
SAISONS
L’hiver fut long
Qui pourtant jamais plus ne dure
Que la dure saison
Ah que vite vienne
Le premier soleil
Et que les plus belles écloses
Revêtent leurs plus beaux rêves
De fleurs