Arts autochtones

Les arts autochtones au Québec sont en période de renaissance. Il y a des décennies que des artistes et artisans des premières nations du Québec et du Canada s’efforcent de perpétuer l’identité de leur peuple et de leur culture tout en s’inscrivant dans la modernité ou du moins dans la scène culturelle et artistique d’une manière ou d’une autre. Longtemps relégués aux confins de la vie culturelle, suivant un réflexe de folklorisation des pratiques artistiques des Premiers Peuples (expression incluant les Inuits et les Métis de la Rivière Rouge), les créatrices et créateurs issus de ces nations réellement chez elles dans le Nitassinan (territoire en innu), et historiquement opprimées par le système colonial visant leur assimilation*, ont persévéré dans la recherche de formes d’expression reflétant leur lutte pour la perdurance et la réhabilitation de leur statut d’hommes et de femmes libres et de leur dignité.

Les pionniers de l’art contemporain autochtone, dont Guy Sioui Durand, fondateur de la revue Inter, et sociologue qui a collaboré avec de nombreux artistes sur la scène internationale, d’origine Wendat, ainsi que son frère Yves, co-fondateur de la troupe de théâtre Ondinnok, qui célèbrait en 2020 ses 30 ans d’existence, mais également les soeurs Sonia et Diane Robertson, cette dernière ayant connu un destin tragique alors qu’elle était promise à une belle carrière internationale également, ont frayé la voie pour que des artistes de la relève puissent définir la leur, comme Eruoma Awashish, dans les arts visuels, Naomi Fontaine, en littérature, et Geronimu Inutik au niveau de la musique électronique, pour ne citer que quelques exemples de jeunes créateurs qui ont plus ou moins de visibilité.

Le travail d’Anaïs Janin, ma conjointe pour aider à renouer le dialogue entre autochtones et allochtones, au moyen de l’OBNL Artial : art et social que nous avons fondé en 2010, en compagnie d’amis autochtones, doit être salué. Nous n’avons malheureusement pas réussi à obtenir le financement pour un fonctionnement constant et l’aventure a pris fin en 2014. Mais il demeure les enregistrements des présentations et ateliers ainsi que le souvenir vivant des spectacles et des activités culturelles organisés lors des deux colloques-forums en 2010 et 2011, et lors des ateliers de médiation culturelle en collaboration avec le Centre de formation sociale Marie-Gérin-Lajoie en 2014. Lors de ceux-ci, par exemple, Joséphine Bacon donna un cours de langue innue au Carrefour d’éducation-populaire de Pointe-Saint-Charles.

Mon implication au sein de cet organisme comme secrétaire au CA et responsable des communications, ainsi que webmestre fut très formatrice. Et je suis convaincu que nous avons contribué avec tous les participants aux activités dont les cercles de parole, et les discussions avec les acteurs et metteurs en scène suite aux sorties théâtrales, à faire en sorte que le dialogue renaisse entre les Québécois directement issus des Premiers peuples et ceux qui ont hérité de leur mode de vie sur le territoire de la Grande Tortue puisqu’ils furent nos hôtes et demeurent les véritables premiers habitants du continent. Nous devons nous en souvenir et nous avancer humblement vers eux pour les écouter, notamment en allant à la découverte des arts autochtones.

Cette section du site Y penser servira à prolonger mon engagement en ce sens.

Bonne exploration !


* Notamment depuis la promulgation de l’injuste «Loi sur les Indiens», datant de 1876 (adoptée dans la foulée de la fondation de la Confédération canadienne) et qui a conduit à la mise sur pied des pensionnats.