TABLE DES MATIÈRES PLIURES LES PLIS DU CORPS Les plis du corps : percept LES PLIS DU CORPS I LES MOTS Les motsLes îlesNew-York comme un …
Étiquette : poésie de Jean Marcoux
SIGNATURE
SIGNATURE
Ce que je suis en écriture
MONSIEUR LE DÉLICAT
AH! AH!
Monsieur le Délicat
Ne mettez pas les petits
Dans les grands plats
Car il se pourrait fort
Que tard venu
Vous vous trouviez seul
(…)
LE DOUTE
Et soudain
tout est verdoyant
onde verte
au sol
et là-haut
dans le vent
Ce vert oscillant d’ombres
L’ai-je peint
Sur ce bleu de ciel
(…)
REPENTIR
Le vol de la mouche par zigzags
Courbes et ruptures
Dessine à l’aveugle
Le cercle parfait de son enfermement
Tu as trop longtemps cherché l’ailleurs
L’archéologie de la Beauté
Celle de la Peur
(…)
AUTO-PORTRAIT
Risible vieillard
Triste grime
Qui essuies de tes yeux
La goutte qui pend à ton gland
Te voici nu
Délesté de ton ombre
Et frémissant
Le bras tendu
Tenant dans ta main
Ta tête en lanterne
(…)
LE SILENCE
Frappe
Frappe les mots
À l’effigie du Réel
Les tempes du temps
Résonneront en toute mémoire
Que tes os
(…)
ALTÉRITÉ
ALTÉRITÉ
ALTÉRITÉ I
Chacun de mes pas
Dévore l’espace qu’il occupe
Chaque chose que je touche
S’ajoute à moi
(…)
ALTÉRITÉ II
Je te regarde
Toi la mère et l’enfant
Doux yeux embuant mon œil photographe
Je te regarde
Toi le chien galeux
Gisant sur la plage
Tes yeux vitreux
Où je ne suis qu’un reflet
(…)
ALTÉRITÉ III
Je dis « Tu »
« Tu » pour éluder ton nom
Je dis « Tu » et je conjure ton nom
« Je » c’est moi
L’autre que je suis quand je me regarde
Ton nom c’est l’autre en toi
Que je masque
Chaque fois que je tais ton nom
Car je suis celui qui est
Tout naît de moi
De mon seul regard
Qui est lumière
Posée sur toi
(…)
ALTÉRITÉ IV
Je me meurs en toi
Qui te meurs devant moi
Nous mourons seul
Impuissant à retenir l’autre
Dans le temps qui s’arrête de durer
Je me meurs de toi
Qui te meurs devant moi
Délesté de toi cet autre moi-même
(…)
LES PLIS DE L’ÂME III
ALTÉRITÉ
Altérité I
Altérité II
Altérité III
Altérité IV
SIGNATURE
Monsieur Le Délicat
Le doute
Repentir
Autoportrait
Le silence
Fins
L’ATTENTE
Je suis encore
Celui d’avant
Celui de toujours
Celui d’avant
Cette sonnerie que j’attends
Et qui arrêtera le temps
Un instant
(…)
SOUMISSION
Quand je saurai
Que le serpent m’a mordu
Que mes bras n’enserreront qu’un pieux aigu
Quand mes rêves écartelés
Râleront à la roue du temps arrêté
Je me soumettrai
(…)
RASSURANTE MORT
Non n’aie pas peur
Ne crains rien
Quand ma bouche
Se posera sur ta bouche
Pour y cueillir ton dernier souffle
Quand mes yeux avides
Avaleront tes yeux
(…)
Échos
PRIÈRE
« Je vous salue Marie »
La truie crucifiée sur son échelle
Échancrée ventre ouvert écartelée
Le sang gicle
La gorge qui gargouille
Et elle qui crie à mort
« Je vous salue Marie »
Et je prie
Et toute la classe prie
(…)
DÉSOLATION
Ce salon n’est plus un salon
Le bel écran de la cheminée
Étouffe de ses cendres
Sa dernière chanson
« À la claire fontaine
M’en allant promener
J’ai trouvé l’eau si belle »
Que je m’y serais noyé
(…)
NOSTALGIQUE
Comme une lointaine étoile
des milliards de milliards
d’années lumière hors de la carte
Dans un Univers en continuelle expansion
écartelé entre maintenant
et tous ces ailleurs
Comment vous retrouver
chacun de vous tous
(…)
Mémoire
LES ÂGES DE LA VIE
Monsieur et Madame le Notaire Dupuis de mon enfance
Lisant derrière le treillis dans leur jardin
C’est nous aujourd’hui
Où l’œil noir d’un pauvre chien
Bave et souille un coin de terre
Derrière le treillis de notre jardin
(…)
LE SOUVENIR
CE CAILLOU BLANC
QUE L’ON RETROUVE
À LA MORSURE
QU’IL VOUS FAIT
DANS LA CHAIR TENDRE
DE VOS PAS
ET CET AUTRE
ENFOUI
DANS LE DÉSERT DU CŒUR
(…)
Aux parents
AUX PARENTS
TU N’ES PLUS LÀ
L’automne s’éteint aux feuilles éparses de novembre
Quand la mémoire s’attarde et s’égare
Et que la vie est ailleurs
Ne bouge ici que ce que ce souffle
De loin rapporte
Sur ce qui fut joie et douleur
La main tremble et les lèvres s’agitent
Rythmant ce qui remonte du fond du cœur
Une fleur de silence vacille
Aux marécageux sursaut de la démence
(…)
FILIATION
Tu es parti
Sans me quitter
Incessant écho
De ma pensée
Miroir doublant le geste
À quelques pas
De ma réalité
Pour mieux la mesurer
(…)
À Thomas
À THOMAS
SOIS LE BIENVENU EN CE MONDE
PETIT HOMME
TOI DONT LA BOUCHE ET LES MEMBRES
DANS L’AIR S’AGITENT
COMME POUR TÉTER ET MAILLER TA NEUVE VIE
AU DESTIN DES HUMAINS
…
Pauca meӕ
PAUCA MEÆ
Son père était poète
Et moi qui ne le suis pas
Mais voudrais bien l’être
Me contentais de te réciter
Le début de ce poème-là
…