RÉVERSIBILITÉ
Au bout de leur longue tige flexible
Le muet balancement de peltes
Lents et verts des nymphéas
Sourd
Du sombre fond des eaux
Toute la clarté du ciel
Sous le canot
Et la montagne et les hauts feuillus
Coulent
Semés de fleurs nacrées
Le huard replie sa tête noire derrière sa gorge blanche
Inquiet
Et de son bec ouvert sa langue vibrante
Lance le cri avertisseur à ses petits qui dociles
Retrouvent
Le flanc de leur mère vigilante
Puis de nouveau sur l’eau
C’est le silence du fond de l’eau
Le moulinet ample des pagayeurs
La brasse de deux nageurs qui au loin lentement
Glissent
Sans bruit, baignés dans la lumière
SOIRS D’ÉTÉ
J’ai
Les soirs d’été
Ma place au balcon crépusculaire
Et coque fragile
Secouée de craquements sinistres
Ma tête se hérisse
Au mouvant roulis de la mer
À larges coups d’éventail mordoré
La Nuit contre moi appuyée
D’un nébuleux battement d’ailes
Me lance en plein visage
Les séducteurs arômes
De son souffle rageur
Une lame de vertige
M’envahit l’âme
Et à la folle envie de l’embrasser
Se joint à mes lèvres
Celle de vomir son âcre noirceur
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