Le poids des catégories

Pour ne rien vous cacher, l’organisation des contenus à partir de ce site conduit vers d’autres sites, de sorte que celui-ci se veut la porte d’entrée vers des domaines de réflexion et d’action différents. Les éléments du menu actuels, «Culture numérique » et «Édition numérique», sont appelés à devenir des rubriques d’une catégorie du menu principal : «Autres sites» ou «Numérique» tout court. Cela libérera de l’espace dans ce menu de premier niveau pour ajouter des types de publications ou d’invitations à participer à des activités d’écriture collaborative qui pourront toucher différentes dimensions de l’«Y penser» auquel réfère ce titre, celui du site sur lequel vous vous trouvez (ou d’où émane ce texte s’il vous a été partagé par un autre moyen, puisque ces contenus sont sous licence Creative Commons et peuvent être reproduits, avec mention (BY) et sous les mêmes conditions (SA)). Il est évident que j’ai choisi cet intitulé car il est à la fois polysémique et en même temps clair et compréhensible en lui-même.

J’indique ici quelques unes des significations derrière le nom du site même si je les reprendrai dans une éventuelle page «À propos» ou une reformulation de celle qui s’intitule présentement «Comment s’y retrouver» et qui devra probablement être renommée.

Quelques sens clairs d’«y penser»

Premièrement «y penser» renvoie à l’action de penser (c’est évident, même s’il est moins évident de définir en quoi consiste la pensée), et à un objet de cette pensée, représenté ici par le pronom «y». Je publierai sur Y penser des observations, des analyses, des réflexions et des compte-rendus de lecture ou de discussions en ligne ou hors ligne (ou en mode hybride) portant sur des sujets, auquels ils vaut la peine de penser. Pour les personnes qui s’intéressent à ces sujets ce sera l’occasion d’y penser à nouveau, et pour ceux qui ne s’y intéressaient pas encore mais qui sont curieux ou tout simplement ouverts d’esprit, ce sera une occasion d’amorcer une réflexion à leur sujet. On le comprend avec l’aide des italiques, c’est donc une catégorie assez large que celle des sujets auxquels il peut être intéressant, utile et peut-être parfois urgent de penser qui est, en ce premier sens clair, évoquée par le nom du site. Mais pourquoi ai-je mis des mots en caractères gras ? C’est parce que Y penser remplace la structure de phrase suivante : «penser à quelque chose». Or il est aussi possible de «penser quelque chose». Alors que, dans le premier cas (auquel semble référer l’intitulé «Y penser»), l’objet de la pensée est, grammaticalement, un complément d’objet indirect, dans le second cas, la structure grammaticale de la phrase nous invite à considérer l’«objet» (ce « quelque chose» auquel réfère le complément d’objet direct) comme une réalité d’une étendue plus large et d’une pertinence moins relative (plus essentielle puisque moins tributraire du contexte pratique, de la conjoncture qui est liée aux circonstances, lesquelles peuvent avoir un caractère accidentel, voire éphémère). Souvent si on pense à quelque chose, c’est parce qu’on aurait tout aussi bien pu ne pas y penser. Alors que lorsqu’on pense quelque chose, soit on crée l’objet de notre penése (comme lorsqu’on invente un nouveau concept par la pensée) ou alors on approfondit la compréhension qu’on pouvait en avoir jusqu’à présent. L’objet de pensée est alors en fait, au moins un phénomène, si ce n’est un ensemble de phénomène inter-reliés, où l’on cherche à découvrir des régularités dans les relations qui se forment d’occurence en occurence entre les composantes de ce «sujet». Par exemple, «penser la dépendance». Cela implique de tenter de cerner le phénomène de la dépendance (en général ou selon une de ses multiples déclinaisons, comme la dépendance aux drogues, ou aux jeux vidéos). Ce type d’entreprise est le plus souvent l’affaire de groupes de recherche ou de philosophes. Ils examinent des relations systémiques entre des facteurs formant une partie relativement complète et autonome du «champ de leur discipline» (dans le cas des scientifiques) ou d’une région de l’être (dans le cas des philosophes). Or, mon ambition avec la dimension proprement philosophique de ce site est de proposer des réflexions visant à cerner certains aspects de dynamiques complexes pouvant relever de divers ordres de réalité, et auxquels peuvent s’intéresser des chercheurs de différentes disciplines, de même que le public en général sous différents angles. Je m’inspirerai d’ailleurs de ces différents points de vue pour essayer d’apporter une contribution parfois décalée, parfois décapante sur les problématiques constituées de ces ensembles d’enjeux qui nous préoccupent souvent mais auxquels on prend trop peu souvent le temps de s’attarder pour les penser. Et je prendre le temps de réfléchir aux opinions exprimées par différents philosophes sur ces questions dans la mesure de mes moyens, en y faisant référence le plus rigoureusement possible et tout en m’engageant personnellement pour proposer des pistes d’interprétation qui pourraient dissiper quelque confusion ou souligner l’importance d’apporter quelques nuances, dans l’éventualité où ces précieuses prises de conscience feraient défaut. Sinon, je me contenterai de fournir la meilleure synthèse que je pourrai des conclusions auxquelles on arrive logiquement lorsqu’on tient compte de ces différentes perspectives et propositions cohérentes (ou convergentes, ce qui est tout de même plus rares que les propositions complémentaires, ou même contradictoires). Si on veut remplacer le mot désignant le sujet qui fut ainsi étudié lorsqu’on pense tel phénomène complexe préexistant ou lorsqu’on expose pour la première fois les contours d’un sujet qui n’a pas encore fait l’objet d’une réflexion soutenue publiée, au moyen d’un pronom le précédent (et dont la fonction est «COD» et non «COI» comme dans l’expression «y penser), on doit d’ailleur utiliser un pronom déterminé différent que «y», soit «le», ou «la» (ou «les») tout dépendant du genre et du nombre du terme servant à désigner ce «sujet» en français. On dira «la penser» pour résumer l’activité du groupe de recherche ou du philosophe qui consacre le meilleur de ses facultés à établir quelques positions crédibles et rigoureusement articulées à propos de la dépendance. Or, comme je viens de le dire, pour ce qui touche au volet proprement philosophique de l’activité que je compte rendre publique au moyen de ce site, j’espère arriver à m’orienter vers ce type de travail exigeant mais essentiel, qui vise à aller au fond d’une question, pour essayer de progresser dans la compréhension ou le savoir qu’on pend en avoir. Pour bien saisir quel est le sens de l’autonomie, par exemple, il est important de s’organiser pour en traverser les différents axes d’interprétation, en respectant l’angle qu’on s’est donné pour l’aborder (car c’est un autre vaste sujet), et en s’efforçant de voir comment les différentes cohérentes qu’on peut dégager en relation avec cette question peuvent s’articuler entre elles.

Bien entendu on n’arrive pas, simplement parce qu’on le souhaite, à trouver le fin mot de l’histoire concernant le sens de l’autonomie au sens politique par exemple. Penser l’autonomie politique est l’affaire d’une vie. Mais il est permis d’y penser même si rien ne garantit qu’on parviendra à percer le mystère de cette belle idée à jour. Je ne m’interdirai pas ces approches de mon objet, faute de quoi je n’oserais jamais avancer quoi que ce soit. Alors disons que les publications réunies ici se voudront, en matière de philosophie, des pas sur la voie de la pensée de certains objets auxquels je suis particulièrement attaché.

Voilà donc éclairci un premier sens clair d’y penser. Il s’agit de penser à certains aspects des sujets qui me préoccupent ou me passionnent ou me paraissent prioritaires à étudier d’un point de vue philosophique dans l’objectif de me rapprocher de ce qu’on pourrait appeler une capacité de penser rigoureusement ces phénomènes, de différents ordres, de manière à la fois globale et pénétrante.
Mais, je l’ai dit au début, d’autres sujets (que les questions philosophiques) pourront être abordés dams les sites sur la culture numérique et l’édition numérique de même que sur celui concernant le transfert de connaissances (pour lequel aucun nom de domaine n’est encore réservé, alors je vous invite à me communiquer vos propositions à ce sujet en commentaire ou par courriel). Or des enjeux philosophique peuvent être associés (et sont effectivement associés) de manière plus ou moins pressante à la réflexion sur les différentes dimensions de ces champs d’activité, d’étude et de création (ou d’innovation et d’expérimentation). Mais il y a aussi un sens à partager des connaissances, des questionnements, des observations et des projets ou des réalisations en relation avec ces champs d’activité (y compris des invitations à se livrer à des activités d’édition collaborative comme je l’évoquais au début) sans que ce soit nécessairement afin d’approfondir la compréhension que nous avons de ces évènements ou réflexions. Qu’ils s’agissent de faits ou d’idées, nous sommes autorisés à en parler si cela peut apporter quelque chose à quelqu’un d’apprendre quelque chose à leur sujet, même si cela n’est pas destiné à révolutionner la connaissance qu’ils pouvaient en avoir au préalable. De ce premier sens découle donc l’ouverture à la possibilité de publier également de manière plus partielle et en nous laissant davantage guider par le contexte des informations ou des témoignages concernant des expériences vécues directement ou rapportées, afin d’apporter un éclairage plus personnel et subjectif sur ces sujets ou au contraire des compléments aux données disponibles sans autre prétention que de confirmer ce qu’on sait déjà en précisant peut-être quelques détails. Par contre les catégories associées à ces articles qui porteront sur ces sujets qui sont plus factuels ou fragmentaires, serviront à filtrer les résultat de recherche pour les éviter ou se concentrer sur eux selon les attentes des lecteurs. Nous touchons ici le sujet du présent billet, soit la difficulté d’accorder les étiquettes qui conviennent aux différents sujets ayant fait l’objet d’une réflexion et auxquels on veut apporter une contribution. Sur WordPress, on peut utiliser des catégories et des étiquettes pour qualifier les billets publiés (appelés ‘articles’). On ne peut pas le faire de la même façon avec les ‘pages’ publications plus stables qui doivent être insérées dans une arborescence, et auxquels un menu principal ou secondaire doit donner accès, à moins qu ce ne soit une référence à partir d’une autre page ou d’un article. Le cas échéant on devrait pouvoir les retrouver dans la carte du site (site map), qui est produite automatiquement au format XML pourvu qu’on ait bien indiqué de quelle page de premier niveau (ou de niveau supérieur) telle page de deuxième niveau (ou de niveau inférieur) était l’«enfant». Il en va de même pour les catégories qui peuvent se voir assigner des catégorie parentes.

En définissant des pages du site qui seront intégrées dans la carte du site on déploie donc une sorte d’espace au moyen d’informations structurées, qui permet à des lecteurs de se rendre en tel lieu du site ou d’un site cousin pour y effectuer la lecture des pages et des billets qui l’y intéressent. Le «y» de l’expression «y penser» peut donc renvoyer à un objet de pensée (une chose ou un sujet auquel on pense ou à propos duquel on veut communiquer une réflexion), mais il peut aussi renvoyer à un lieu, le pronom référant alors à un endroit où s’effectue l’activité de penser.

Il s’agit à mon avis d’une deuxième signification qui découle clairement de l’intitulé de ce site. Ce site réfère donc, par son titre, à lui-même en tant que lieu de pensée. Ce sens est aussi conforme à l’intention qui m’a poussé à l’ouvrir, ce site avec hébergement payant (espace de serveur réservé chez HostPapa, hébergeur canadien, mais qui semble être à Chicago), et à me procurer un nom de domaine pour le chapeauter et pouvant inclure les points d’accès aux autres sites pour lesquels des noms de domaine ont été réservés (cultnum.com et ecrilire.com – et d’autres le seront probablement, afin de bien distinguer les espaces pour discuter de différentes choses justement). Mais ce sera aussi un prétexte pour porter mon choix plus fréquemment que je ne l’aurais fait si le site résidait à une autre adresse, comme sujet de rédaction d’un billet destiné à apparaître dans une des rubriques à venir du menu principal du site portail Y penser, sur des considérations en rapport avec le caractère plus ou moins approprié de tel lieu pour y penser. Ces billets sur les lieux faits pour penser ou les lieux offusquant la pensée (ce qui peut, paradoxalement, provoquer la réflexion), mais le plus souvent sur des observations concernant les modulations de la pensée en fonction des caractéristiques de différents lieux où elle a pu tenter de poursuivre sa route, deviendront ainsi des méditations sur les manières dont nos pensées sont affectées par les lieux où elles prennent forme.

Comme on le voit c’est à raison que ce premier article fut rangé dans la catégorie «Réflexion» elle-même placée sous la parenté de la catégorie plus générale de «Philosophie». Car il y a quelque chose qui relève de la philosophie dans le fait de s’interroger ainsi sur la pertinence du nom choisi pour désigner les choses. On se situe bien ici dans l’ordre du méta-discours. D’où l’apposition de l’étiquette méta.

Transition vers un sens moins clair

Bien entendu j’ai réfléchi à la manière dont je souhaitais organiser les différents sujets dont je serais susceptible de traiter dans ce blogue avant de commencer à y publier des billets. Cependant je suis en train de rédiger celui-ci alors que ma réflexion n’est pas arrêtée sur cette question. C’est un défi particulier car je dois m’interroger sur ma capacité à gérer plus de trois sites rattachés à un site principal. Une des raisons pour lesquelles j’ai besoin de bien distinguer ces différents espaces est que j’ai besoin de pouvoir aborder des questions philosophiques dans un site sans que cela ne vienne complexifier le repérage des aspects de la culture numérique et de l’édition numérique pour lesquels je peux mettre de l’avant mes connaissances dans un objectif au moins en partie professionnel. Pour l’instant je possède déjà un site dédié à mes services comme «réalisateur de livrels» et consultant en édition numérique (Fabrix Livres). Étant donné qu’il est sur WordPress.com je compte le rapatrier ici afin d’éviter la présence des publicités. Du coup j’emploierai mon nom de domaine ecrilire.com au sein duquel fabrixlivres pourra devenir un sous-domaine. Le site écrilire devra aussi pouvoir contenir une présentation des différents moyens pour se livrer à des activités d’édtion collaborative, où les lecteurs peuvent s’impliquer au point de devenir des co-auteurs. C’est le sens du titre écrilire (Écrire Lire), dont je découvre qu’il est aussi le nom d’une collection de livres pour enfant permettant une certaine interactivité, publiés en Belgique. Il s’inspire aussi des activités de chercheurs en humanités numérique qui ont conduit à la publication des ReadWrite Book 1 (le livre inscriptible, disponible en accès ouvert sur OpenEdition Press, sous la direction de Marin Dacos) et 2 (une introduction aux humanités numériques, également lisible en ligne). L’écriture de la première ébauche des pages qui deviendront éventuellement les tremplins vers les sites ecrilire.com (Édition numérique) et culnum.com (Culture numérique) ne m’a pour l’insant pas trop pesé pour la simple et bonne raison que je ne les ai pas encore rédigées sérieusement. Celle qui introduit la section philosophie, qui deviendra éventuellement la page d’introduction à ypenser.net (pour le volet philosophie), m’a demandé plus d’investissement, parce que je me suis consacré plus à fond, même si cela ne m’a pris qu’une partie de journée. Je suis encore à écrire des politiques de confidentialité et de cookie pour me conformer au RGPD en Europe, et je règle du mieux que je peux des paramètres de sécurité. Normalement, le site ne devrait pas encore être publié, mais j’ai voulu installer le module Yoast, plutôt que me servir du Jetpack qui confierait mes données à WordPress.com. Alors je teste en même temps le référencement, et je me dis qu’il est cohérent avec ma démarche que je chemine en tâtonnant, et que je sois ouvert à recueillir des commentaires, au fil de l’évolution de ma démarche. Alors si vous lisez ceci, amis de la première heure ou précoces découvreurs, n’hésitez pas à me faire part de vos suggestions pour améliorer le contenu et le ton, l’expérience utilisateur et l’architecture informationnelle qui la rend possible.

Premier sens moins clair

Le premier sens moins clair ou qui saute moins aux yeux qui est recouvert par l’expression «Y penser» a trait à la morphologie de la lettre «Y» et au fait que le verbe à l’infinitif «penser» peut être pris comme l’objet d’une activité. Je reviendrai au premier point (la forme de ‘y’) dans quelques instants. Pour l’instant concentrons-nous sur ce que je veux dire lorsque j’affirme que le verbe «penser» peut renvoyer à l’objet d’une activité. Je me suis mal exprimé, je le crains. D’habitude, le verbe à l’infinitif est une dénomination plutôt abstraite pour désigner un verbe, qui doit être conjugué pour renvoyer à une signification dans la vie réelle. Les verbes d’état renvoie à es situations plus permanentes comme être ou demeurer (et où il ne se passe rien à proprement parler). Les verbes d’action renvoie à des situations moins durables car le changement est le lot de tout ce qui est en mouvement. Évidemment…. Si on prend le verbe «dire», il s’agit d’un verbe d’action. Écrire «dire» sans sujet ni complément dans un récit ne signifierait pas grand chose dans la plupart des contextes. On a besoin de savoir qui dit quelque chose et avoir des indications concernant ce que ce personnage dit pour se forger une représentation de ce qui se passe.

À l’arrêt d’autobus, Julien dit à une femme qui s’apprête à hisser la poussette qui porte son bébé à bord : « auriez-vous besoin d’un coup de main ?»

Cette phrase constitue un exemple où le verbe dire est bien utilisé. Il est conjugué, précédé d’un sujet et suivi de précisions permettant de lui conférer un sens. Bien sûr, le verbe à l’infinitif peut être utilisé comme complément et il a un sens en tant que référence à l’action globale de dire.

Voici un exemple :

Les personnes loquaces aiment parler même s’il n’est pas sûr qu’elles aient toujours grand chose à dire.

Cet exemple est insatisfaisant, car le quelque chose évoqué ici renvoie précisément au complément d’objet éventuel de dire. Alors je prendrai un autre exemple :

Lionel avait réalisé une fois à l’université que ce qu’il appréciait le plus en suivant les cours magistraux, c’était d’entendre le flux ininterrompu de la parole des professeurs: il avait du plaisir à les écouter dire…

On comprend ici que l’objet du verbe «dire» importe peu puisque c’est l’action de dire (quel qu’en soit l’objet) qui est considérée comme digne d’intérêt en elle-même. Le personnage de Lionel éprouve du plaisir à contempler le «dire» de ses professeurs.

Mais ce n’est pas encore dans cette perspective que je souhaiterais qu’on considère la fonction de l’infinitif pour bien comprendre ce premier sens «moins clair» (au sens de moins évident à percevoir), même si ce type d’emploi de l’infitif peut nous en rapprocher sensiblement.

Pour le verbe «penser» en particulier on peut trouver plusieurs occurrences où il a du sens même s’il est utiliser à l’infinitif sans complément comme dans cet exemple :

« les parents qui ont un enfant à la guerre n’arrêtent pas d’y penser»

C’est une signification très légitime de «penser» que de désigner l’activité de penser en tant que complément d’un verbe. Voici un autre exemple où l’activité de penser est l’objet d’un verbe plus positif qu’arrêter de… :

«Les intellectuels aiment penser, mais cela n’implique pas nécessairement qu’ils soient sages»

Ce qui constituait le sens le plus clair de «penser», en fait, soit l’activité de penser considérée en «et pour» elle-même, était probablement le premier «sens clair» du verbe contenu dans l’expression «y penser» et c’est implicitement celui auquel j’ai fait référence lorsque j’ai exprimé que les principaux sujets de préoccupation qui seraient abordés dans cet espace principal de mon ensemble de sites seraient de nature philosophique.

Nous y prendrons notamment la «pensée elle-même» (et non seulement les impacts que les lieux où elle se déroule peuvent avoir sur elle) comme objet de délibération. Mais le fait que faisait alors la particule «Y» devant le verbe ? Était-ce uniquement une façon d’avoir un nom de domaine libre qui se rapproche du sujet du site ? Oui en partie.

Je voulais que le site ait une signification d’entête dynamique. Le fait d’employer un verbe à l’infinitif induit cela car on est dans l’action quand on est en train de penser à quelque chose. De plus cela évoque l’attention particulière que je porterai aux sujets sur lesquels je ferai porter mes publications, puisqu’il s’agira de réflexions, et qu’on a intérêt à bien sélectionner les situations et les enjeux à propos desquels on utilise son jugement ce qui requiert de s’informer avec soin en relation avec ce qui est connu à leur propos. Je souhaite être un spectateur engagé de mon époque et pouvoir transmettre les connaissances que j’ai acquises me tient à coeur. Je voudrai donner la chance à des personnes qui souhaitent acquérir des bases en philosophie de pouvoir se former à cette discipline au contact de mes textes, et éventuellement en suivant des cours avec moi. Mais je ferai aussi des efforts pour justifier l’importance de s’intéresser à ces sujets en relation avec des dilemmes moraux ou des décisions difficiles à prendre auxquelles nous sommes confrontés collectivement au Québec, dans la francophonie et ailleurs dans le monde… Ainsi, derrière «Y penser», il faut sous entendre la question : «Pourquoi est-il bon d’y penser ?». La première réponse est sans doute parce qu’il y a des choix nécessaires à effectuer en relation avec ces questionnements. Une autre raison pour revenir sur des débats philosophiques classiques, est pour ne pas oublier que de tels dialogues entre penseurs ou entre écoles philosophiques ont déjà soulevé les passions, et se rappeler que dans bien des cas ce n’est pas sans raison.

Encore une fois, il en va de même, toutes proportions gardées pour les autres domaines d’activité (que la philosophie) qui seront abordés dans le blogue principal ou les blogues affiliés. On publie sur des sujets auxquels il est au moins opportun de penser. Et il est approprié que ces réflexions soient intégrés dans un espace qui convient à leur mise à disposition du public, et à leur mise en relation avec d’autres contenus. C’est pourquoi on regroupe les «fils de discussion» dans Slack (un espace de travail collaboratif très utilisé par les équipes, entreprises, communautés de pratiques et autres groupes ayant intérêt à pouvoir reprendre des conversations là où iles les ont laissées tout en ayant pu échanger sur différents autres thèmes entre temps, sans que cela rende trop difficile de retrouver les dernières conversations dans le premier thème) sous différentes «chaînes» (renommées récemment «canaux»).

Nous sommes donc revenus à une signification compréhensible d’y penser qui est qu’il s’agira d’une sorte de portail où seront regroupées des publications portant sur une multitude de sujets de préoccupation. De sorte qu’il sera nécessaire de regrouper ces articles et pages sous différentes catégories, ce qui devrait en principe permettre de cerner plus rapidement vers quelle région de cet espace il convient de se diriger pour avoir des chances de trouver des éléments de réflexions pertinents en rapport avec les sujets qui nous préoccupent. Et comme on pense toujours mieux à plusieurs têtes, pour les domaines où la réflexion collective est indispensable, un forum sera intégré à l’espace du site. Pour d’autres, où la constitution de connaissances à plusieurs mains est de mise, nous préparerons un espace de wiki qui sera peuplé par des articles auxquels les personnes qui le souhaitent pourront contribuer. Concernant le site «y penser», je ne sais pas encore exactement comment il s’organisera pour favoriser la participation des lecteurs à ma propre activité philosophique. Mais je peux profiter de ce moment charnière de mon premier article pour indiquer que je suis enfin arriver à donner une idée du lien de ce dont je suis en train de parler avec le titre du billet, « le poids des catégories». C’est que ces catégories de publications auxquelles réfèrent les différents titres des sites cousins qui me serviront justement à classer les thèmes que je ressens le besoin de couvrir par mes analyses et observations, ce sont en même temps comme des corridors conduisant vers les articles que je publierai. Ils structureront donc l’espace par lequel vous pourrez passer comme lecteurs pour y accéder. Si je conçois ces canaux d’une manière qui exclut certains types de propos, qui seraient orphelins de site où ils pourraient prendre place, je risque de leur accorder moins de temps d’attention. L’autre volet de cette articulation qui me fait parler de charnière est que j’arrive enfin au point où je peux vous présenter le sens vraiment moins clair d’Y penser.

Une désignation du caractère particulier de ma manière de réfléchir

Comme l’illustre performativement ce que je suis en train de faire en rédigeant cet article, et plus particulièrement en parlant de charnière en ce point critique où j’essaie à la fois de faire le lien avec l’intention initiale de cet article et d’entrer dans des considérations plus pointues encore sur ce qui en a été le fil conducteur jusqu’à présent, soit – concrètement – en posant un titre pour parler de ce que je suis en train de vous démontrer en ce moment, à savoir que le mode de ma pensée a la particularité de se trouver à fonctionner par l’évocation de bifurcations possibles (ce qui s’est manifesté d’entrée de jeu par ma volonté d’affronter la polysémie du titre du site), risquant de me conduire à dériver sans cesse de sujet en sujet, sans jamais pouvoir achever de traiter de celui que je m’étais engagé à discuter de manière centrale au départ. Ici, la situation est un peu différente, car je n’aborde plus frontalement ce sujet que maintenant, alors que cela fait déjà longtemps que je disserte sur les différentes acceptions plus ou moins claires de l’intitulé du site «y penser», ce qui m’a tout de même donné l’occasion de démontrer que je pouvais me servir de cette même porte d’entrée, ce portail ou ce portique, ce répertoire ou ce espace de sites, pour aborde des sujets de différents ordres, le centre d’intérêt du site «y penser» lui-même étant plutôt la philosophie, et on le verra bientôt, surtout les questions de philosophie esthétique (mais à l’exclusion d’aucune autre, et au contraire, plutôt – dans la mesure du possible – en relation du mieux que je pourrai avec d’autres, comme l’éthique, l’ontologie, l’épistémologie et même la politique). Ainsi, j’avais un peu préparé le terrain pour dire que je suis en train de mettre en oeuvre ce dont je parle (une manière de dire que – quand j’aborde un sujet sur Y penser, je ne fais pas qu’y penser, mais je contribuer à le constituer, et je le pense aussi plus créativement en même temps), mais surtout j’exécutais tout de même en partie mon dessein qui était – en partie également – de vous démontrer qu’il est compliqué de bien sélectionner les noms des catégories dont on se sert pour organiser les contenus dont on veut discuter sur un site visant une pertience et la constitution de connaissances communicables. En effet, je l’ai démontré fialement assez directement en décortiquant les différents sens du titre du site qui est la catégorie première. Cela ne démontrait pas immédiatement mon propos dans la mesure où ce que j’étais en train de montrer c’est que j’avais trouvé une solution, en choisissant «Y penser», au problème de taille (et donc pesant) que représente le fait de sélectionner une désignation pour une catégorie qui sera à la fois assez large et assez spécifique pour bien embrasser l’ensemble des matières que l’on prévoit y intégrer et ce sans être vide ni creuse ce qui restreindrait son pouvoir d’attribution d’un sens à la collection de sujets qui sera ainsi formée.

Je ne veux pas ouvrir une nouvelle branche au mouvement divergent de ma pensée, mais je dois admettre que j’aurais pu me simplifier la vie en choisissant comme nom de domaine mon nom propre, Fabrice Marcoux, ce qui m’aurait permis de changer au fil du temps les sujets d’intérêt qui prédomineront sur mon site tout aussi bien qu’y penser me permettra de le faire. Mais je vous rassure tout de suite, pour les sujets qui me touchent davantage, même s’ils n’ont pas rapport à la pensée ni à la philosophie, je pourrai les traiter dans un autre sous-site qui demeurera probablement en bonne partie privé, mais auquel n’auront accès que mes proches ou les personnes avec qui je voudrai partager ces idiosyncrasies, et il s’appelle famarcoux.ca C’esrt que je compte aussi y héberger les publications de ma famille qui seront destinées à former nos archives ou à être publiées pour des projets ponctuels sans rapport avec les grands sujets évoqués plus haut.

Pour l’instant tout cela est en chantier. Mais il est utile de montrer le processus en train de se dérouler, ce qui est l’incarnation de ce que je voulais aborder en parlant du sens le moins clair d’y penser soit celui où il s’agit du «penser» en tant que forme de la pensée. Comme si on pouvait désigner l’écriture par le mot «écrire» ou la manière de dire par le mot «dire». Si je reviens aux significations du dire sans sujet ni complément, on pourrait concevoir qu’un critique culturel écrive dans sa chronique sur le conteur untel : « Il a un dire à nul autre pareil».

Pour ce qui concerne mon «penser» je reconnaîs, comme je le disais, qu’il peut être divergent. C’est pourquoi je considère que le «Y» peut très bien en symboliser la forme. Une pensée s’ouvre sur des distinctions, qui conduisent à des raffinements dans les nuances et cela peut se ramifier ainsi à l’infini. C’est pourquoi, on peut résumer cet art de la pensée tel que je pratique par la tendance que la pensée a chez moi y prendre la forme d’une bifurcation, comme je l’écrivais également plus tôt. Ainsi si le penser renvoie à l’art qui produit la pensée et si la pensée divergente est le fruit d’un penser en «y», il est compréhensible qu’une personne comme moi, Fabrice Marcoux, ai considéré doublement pertinent d’intituler son site web «Y penser», le symbole désignant la forme du penser le précédent, comme le logo précède le titre du site dans le bandeau, sur lequel on clique pour revenir à l’accueil, lorsqu’on a trop dérivé…

Ce choix de titre n’est pas sans rappeler d’ailleurs celui que j’avais choisi pour mon blogue personnel précédent, et que je ne renier pas, même s’il est plus rugueux dans sa consonnance même qu’y penser, Ruptare. «Des coups d’ailes à dévier» en était le sous-tire. Les ailes ne dessinaient-elles pas déjà l’image de l’embranchement que l’Y incarne en sa figure de fourche ? Et le caractère pulsif des propulsions des coups d’ailes ayant beau ne former qu’une seule trajectoire, l’appel à les dévier ne restaurait-il pas ipso facto le fonction déchirante de la pensée critique qui est de forcer le pensée linéaire à sortir de son cours pour prendre la forme au moins temporaire du pli, lui permettant de se penser elle-même ? La réflexion est-elle autre chose que ce miroir ? Et si le miroir était aussi, à l’instar du penser, un verbe qui est une forme d’art ?

Je m’arrête là pour ce soir. Certains diront que cela cause une interruption de la continuité de ma réflexion. Peut-être qu’ils ont raison et que c’est le temps et le manque d’énergie qui expliquent cette brèche. Je voudrais pouvoir faire le lien entre ces problèmes des taxonomies et les défis liés à la réparation des tendances racistes qui persistent dans nos sociétés. Je n’épiloguerai pas sur la double signification du mot poids qui est aussi bien celui que fait peser le choix des catégories sur la spectre des propos qui pourront y être rangés par la suite, que la sentiment qu’il est pénible de prendre ce genre de décision.

Je suis convaincu d’au moins une chose, en concluant ce billet «1» (Il fallait y penser était une reformulation du billet «0», présent par défaut sur WordPress), quelque peu en queue de poisson, c’est que vous aurez bien éprouvé, en m’accompagnant jusqu’ici dans mon raisonnement, combien le fait de réfléchir de manière aussi rigoureuse et systématique que possible à une question aussi fondamentale en vérité qu’elle peut paraître futile de prime abord, représente un défi de taille. Car c’est de l’identité de ma pensée dont je parle ici. Et si je me la représente mal, je pourrais me fourvoyer, et pire, vous induire en erreur.

Alors, si je ne me suis pas trompé, vous êtes bien averti, il pourra être «éprouvant» à l’occasion, de me suivre à travers le méandre de mes réflexions.

Mais si vous êtes patients et que vous fouillez avec persévérance, je suis confiant que vous trouverez, après quelques détours, quelques fleurs dont vous pourrez commencer à faire votre miel. Le tout, je vous le certifie, avec ma bénédiction émue (si surtout vous pouviez m’en renvoyer quelque parfum, ou reflet de lumière, comme un écho évoquant le doux chant de votre penser, quelle qu’en soit la forme – dont je suis avidement curieux, par ailleurs).

Mes hommages, et à demain.

Publié par FabriceM

Passionné de questions philosophiques, en particulier esthétiques, j'ai une maîtrise en littératures de langue française sur la culture numérique.
Les pratiques d'édition numérique, de création artistique, de médiation culturelle et de transmission de connaissances sont parmi les thématiques sur lesquelles j'essaie de me maintenir à jour. Ypenser a été mis sur pied pour favoriser le partage de découvertes et de réflexions sur ces sujets.
Professionnellement : ADN (agent de développement culturel numérique) pour les télévisions communautaires du Québec depuis mars 2019 (mandat de 3 ans, renouvelé pour 2 ans). #RADN #cultnumQc https://reseauadn.ca

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